1943, 23 janvier, Bit el Arbi, DIVJACK

[…] plus, prés de lui, que son sergent compable, le sergent BOGHOSSIAN, les légionnaires CALAMARI, porteur d’un F.M. BERNARD, DIVJACK, HENNICKER. Le sergent-chef WIEMANN suit péniblement avec son lourd peloton de prisonniers. Ce petit groupe arrive vers 15 heures 30 à 300 mètres de la route KAIROUAN-OUSSELTIA. Tout à coup, à 20 mètres de distance un allemand tire une rafale de mitraillette. Le légionnaire DIVJACK est tué net et le légionnaire HENNICKER à les 2 jambes hachées.
Le légionnaire CALAMARI qui sert le F.M. reçoit l’ordre de tirer mais il répond “Mon Capitaine, je n’ai plus une cartouche”.
Le Lieutenant allemand a entendu et compris cette dernière phrase. Il crie en allemand à ses compatriotes “Ne tirez pas, se sont vos frères qui sont ici, les Français n’ont plus de munitions”. Alors de toutes parts monte une clameur soutenue, Ce sont les Allemands, environ deux sections, qui contre-attaquent en hurlant.
Nous ne pouvons les repousser n’ayant plus de munitions. Nous sommes rapidement encerclés, capturés et désarmés.
Un capitaine allemand, blessé d’une balle à la jambe, s’approche du Capitaine commandant la 3ème Compagnie et lui dit en bon français “Monsieur je vous félicite, la Légion est toujours une belle troupe.”
Les prisonniers français étaient alors emmenés vers un poste de secours allemand.
Ils y étaient rejoints peu apres par l’aspirant ESTIOT et plusieurs légionnaires de la Compagnie.

Le Capitaine commandant la 3ème Compagnie n’a su, qu’à son retour en Afrique du Nord que prés de 70 officier, grades et légionnaires de son unité avaient pu s’échapper de l’étreinte de l’ennemi.
Les pertes totales n’ont pu encore, à ce jour, être exactement établies. Il est cependant reconnu que 4 sous-officiers dont deux chefs de section et 17 légionnaires ont été tués.
Les bléssés sont au nombre de 18, les prisonniers atteignent le nombre de 37.
La 3ème Cie. du 3° Régiment Etranger d’Infanterie est partie crânement à l’attaque.
Elle a bousculé l’ennemi sur prés de dix kilomètres, trainant derrière elle plus de 100 prisonniers d’un corps de montagne allemand, qui ont ralenti sa marche, dissocié son effort.
Elle a rempli sa mission.
Le souvenir de ses Morts glorieux sera gardé pieusement dans le coeur de ceux que la mort a épargnés.

Destriataire à
Monsieur le Colonel Lambert
Cdt le D.C.R.E.
à titre de C.R.

[ 3REI 1943 Ref 3221 ]

Jean SUGIER

A l’Ordre du Régiment : Ordre n° 50 1-2-43 du général de division commandant supérieur des troupes de Tunisie.

« Chef de section, lors du repli de Bit el Arbi le 22-1-43 arrêté par un feu violent d’une arme automatique a fait preuve de sang-froid, d’initiative et de courage en ramenant à travers les lignes ennemies plusieurs éléments de la compagnie ». Croix de guerre 1939/45 avec étoile de bronze.

Philippe DIVJAK

Décédé(e) le 23-01-1943 (Bit El Arbi)
Né(e) le/en 26-05-1909 à Gornje Grusovlfe
3e régiment étranger d’infanterie (3e REI)
Mention Information non connue
Sources Service historique de la Défense, Caen Cote AC 21 P 121009

BIT EL ARBI : combats à partir du 22 Janvier 1943 en Tunisie du 3ème Bt/1er REC et du 1er Bt/3ème REI pour rompre l’encerclement des forces de l’Axe.

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