1908, 16 mai Maroc, Combat de l’Oued Dalia, decorations

Journal militaire : contenant… les ordonnances… les nominations… l’annonce ou extrait des ouvrages…

Direction de l’Infanterie; Bureau du Personnel. — N° 92.

Notification d’inscriptions d’office au tableau de concours pour la Légion d’honneur, au titre des expéditions lointaines.

Paris, le 9 août 1908.

Par application des dispositions du paragraphe 4 de l’article 16 du décret du 28 décembre 1900, sont inscrits d’office au tableau dé concours, au titre des expéditions lointaines :.

Pour chevalier de la Légion d’honneur.

LAFFORGUE, lieutenant au 2e rég. étranger. — Brillante conduite au combat de Sidi Daoud, le 18 février 1908.

BOURREL, lieutenant au 2e rég. étranger. — Belle conduite à l’engagement du plateau des Rfakha, le 29 février 1908, et au combat de Settat, le 8 avril 1908.

Direction de l’Infanterie; Bureau du Personnel. — N° 93.

Notification d’inscriptions d’office au tableau, de concours pour la médaille militaire, au titre des expéditions lointaines.

Paris, le 9 août 1908.

Par application des dispositions du paragraphe 4 de l’article 16 du décret du 23 décembre 1900,
sont inscrits d’office au tableau de concours, au titre des expéditions lointaines :

Pour la médaille militaire.

GAUD, adjudant au 1er rég. étranger. — Belle conduite au combat de l’Oued Dalia, le 16 mai 1908.

LEMOINE, sergent au 1er rég. étranger. — Blessé au combat de l’Oued Dalia, le 16 mai 1908.

TRUBERT, caporal au 1er rég. étranger. — Blessé au combat de l’Oued Dalia, le 16 mai 1908.

JAFFRO, caporal au 1er rég. étranger. — Gravement blessé au combat de l’Oued el Ateuch, le 11 mai 1908.

SCHNEIDER, soldat au 1èr rég. étranger. — Blessé au combat de l’Oued Dalia, le 16 mai 1908.

PRAT, soldat au 1er rég. étranger. — Blessé au combat de l’Oued Dalia, le 16 mai 1908.

SOYE, soldat au 1er rég. étranger. — Blessé au combat dé l’Oued Dalia, le 16 mai 1908.

WEBER, soldat au 1er rég. étranger. — Gravement blesse au combat de l’Oued Dalia, le 16 mai 1908.

DUMOULIN, caporal au 2e rég. étranger. — Contusionné par une balle, a gardé sa place dans le rang au combat de l’Oued Dalia, le 16 mai 1908

l’oued Dalia

Sur les traces glorieuses des pacificateurs du Maroc, L. Voinot

[…]
Les douars refoulés n’ont pas dépassé l’oued Dalia, aussi le général décide-t-il de reprendre l’opération.
Le 15 mai, les troupes font une marche de nuit et bivouaquent sans lumière ;
le 16, après la traversée de l’oued Zamren, elles cheminent avec peine. En avant de la deuxième brigade, le goum est arrêté par une vive fusillade, à Berighit ; les campements ennemis sont au delà de ce point. Dès lors, l’action se précipite ; le colonel Moinier fait canonner la position et ses tirailleurs s’en rendent maîtres.
Les occupants des douars prennent la fuite. Plus loin, les première et deuxième brigades se heurtent à des hauteurs tenues par les Marocains, dont les feux plongeants leur causent des pertes.
On aperçoit ensuite de nombreux douars, mais la chaleur et les difficultés du terrain obligent à cesser la poursuite. A gauche, le colonel Branlière, malgré une forte résistance, atteint la rive droite de l’oued Dalia, où il surprend une grosse émigration.
Après incendie des tentes vides, les troupes reviennent en arrière vers midi.
La troisième brigade subit un vigoureux retour offensif au passage de l’oued Dalia.
Nous avons 3 tués et 23 blessés.
Le 17, la colonne rallie Boucheron.

LES AFFAIRES DU MAROC Contre les Mdakra
[ Le Temps 22 mai 1908 ]

L’agence Havas reçoit les détails suivants concernant les opérations du 16 sur lesquelles nous avons donné le rapport succinct du général d’Amade, le 19, en-Dernière heure made, le 19, Camp Du-Boucheron, 17 mal.

Le général d’Amade, profitant des renseignements recueillis au cours de la dernière reconnaissance du 11 mai chez les Mdakra, vient d’effectuer une opéraration, couronnée de succès, à travers ce pays et d’infliger à l’ennemi des pertes considérables qui l’amèneront à composition.

Le 15, les dispositions étaient prises et les troupes, composées de trois brigades formant deux colonnes, allaient prendre bivouac, se préparant à l’attaque du lendemain.

La première colonne comprenait le quartier général, la première et la deuxième brigades; la seconde colonne comprenait les effectifs de la troisième brigade.

Formées en deux carrés, les deux colonnes s’établissaient sur le flanc et en arrière du mamelon des CinqCaroubiers, au-dessous du poste installé par le général au camp Du-Boucheron.

On.avait interdit d’allumer des feux afin de pouvoir surprendre l’ennemi. L’arrivée des colonnes ayant eu lieu pendant la nuit, l’éveil n’avait pas été donné. Le 16, à quatre heures du matin, le mouvement commençait.

A cinq heures, les deux colonnes avaient franchi l’oued Mzabern et pénétraient au petit Jour dans le massif des Mdakra.

A cinq heures quinze, la troisième brigade, qui marchait à droite, prenait contact avec quelques Marocains, placés en vedette sur les premiers contreforts. Ces Marocains furent refoulés sur la première colonne qui, ayant pénétré dans le massif par’la môme coulée que la dernière fois, leur barrait la route aux environs de Sokhra-Abou.

Pris entre deux feux, les Marocains se replièrent précipitamment; mais Après avoir donné l’alarme, ils ne tardèrent pas à revenir plus nombreux, formant un rideau développé sur le front de nombreux douars du côté de Berrighit, dans le but de les masquer. En raison des difficultés du terrain, les colonnes se déployaient sur un front de huit kilomètres, afin de couvrir de leurs feux tous les mamelons qui durent être pris les uns après les autres.

Après avoir franchi l’oued El-Atich facilement, les colonnes arrivèrent à Berrlghit. Les douars, surpris, furent saccagés, f “< La poursuite continua, accentuant encore la déroute des ennemis.

A cinq heures du soir,, les troupes n’avaient par cessé leur marche en avant.

1 Après onze heures de combat, le général donna l’ordre de ramener au camp les morts et les blessés, car on ne comptait pas rentrer au bivouac le même soir. La poursuite se prolongea jusqu’à l’oued Dalia, à environ 20 kilomètres du bivouac.

A ce moment, deux compagnies seulement du 2e étranger restaient assez fortement engagées; l’artillerie les dégagea rapidement.

Le combat cessa vers six heures trente, après la déroute complète de l’ennemi qui laissa tout derrière lui, abandonnant des tentes et des troupeaux. L’artillerie de 75, quoique difficile à manier dans un pays aussi accidenté, a rendu de grands services, Un seul canon s’est renversé dans les rochers et a subi des avaries le mettant hors de service.

Un peloton du 1er étranger, sous les ordres du sergent Lemoine, s’est particulièrement distingué. Ce peloton, placé en pointe d’avant-garde, a eu à soutenii un assaut furieux. Le sergent Lemoine fut blessé à la tête de ses hommes.

L’opération a été merveilleusement bien conduite dans un terrain difficile et inconnu qui a beaucoup fatigué les hommes. L’ennemi a subi des pertes consi.dérables.

De notre côté, nous avons 3 morts et 22 blessés, dont 3 grièvement. A 9 heures 30 du soir, les. troupes reprirent leurs bivouacs et le lendemain matin elles rentrèrent au camp Du-Boucheron.

Les troupes partiront ce soir à quatre heures pouf Sidi-Seimân. Elles bivouaqueront sans doute à Soute-el-Tnaïn.

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