1894 The death of caporal MORAUX 2 Etr. 4 Bat. 2. Cie, Vietri Tonkin and the negligence of the colonial administration

On the 12th of August 1894 the French newspaper “L’Abeille des Vosges” published an article titled “Incurie de l’administration coloniale”, negligence of the colonial administration”.
A father was informed about the death of his son who served in the French Foreign Legion in Tonkin, by the fact that a letter had written to his son, was returned 3 month’s later on which was written died in the first aid station of Vietri the 25th of May 1894.
The author of the article is appalled by this insensitivity and wrote, no official document, no notice has been transmitted to him by the military administration which would not have enough scribes to record the death of a horse as a result of colic, but which has no care, no precaution for the parents of those who, there, in the Far East fall gloriously around the tricolor flag.

In the article the last letter corporal Moraux wrote to his parents is published.
It provide a brief though interesting account of the life of a legionnaire in Tonkin at the end of the 19e century.

Incurie de l’administration coloniale

Une lettre adressée le 23 avril par M. Moraux, receveur d’octroi, rue de l’Hopital à Neufchâteau, à son fils, caporal au 2e régt. étranger, vient de lui être retournée du Tonkin le 8 août, avec la mention :
décédé à l’infirmerie-ambulance de Vietri le 25 mai 1894.
Aucune pièce, officielle, aucun avis ne lui a été transmis par l’administration militaire qui n’aurait pas assez de scribes pour enregistrer la mort-d’un cheval par suite de coliques, mais qui-n’a aucun ménagement, aucune précaution pour les parents de ceux qui, là bas, dans l’extrême Orient tombent glorieusement autour du drapeau tricolore.

Voici la dernière lettre adressée par le caporal Moraux à ses parents :

Pho-Lu, le 4e avril 1894.

Bien chers Parents, Je vous écris ces quelques lignes pour vous donner de mes nouvelles. Je suis arrivé à ma compagnie où j’ai repris mon service à mon arrivée.
Le lendemain je partais faire un ravitaillement à Pac-Kha, poste dont les journaux doivent beaucoup parler en France.
Nous attendons d’un jour à l’autre, une attaque qui nous coûtera cher. Les pièces de montagne sont déjà parties avec une colonne de 300 Européens et 400 tirailleurs annamites, sous la conduite du colonel Servières. Nous venons de rentrer à Pho-Lu après 4 jours de marche et accompagnés de 150 chevaux, qui servent à monter les vivres à ce pauvre poste.
Pour y aller de Pho-Lu, la 1er étape est de 27 kil. dont 15 sontfaits dans l’eau qui varie de la ceinture a la cheville: la 2e est faite sans rencontrer un seul ruisseau, elle est de 24 kilom. Pendant le trajet de la route, vous montez un col. qui serait une montagne en France, pendant 4 h. 1/4, ce qui fait, en terme militaire, 16 k. 900.
Voyez d’ici comme l’on s’amuse, sans tabac, sans vivres, les trois quarts du temps.
Le deuxième renfort, parti d’Algérie va bientôt arriver au Tonkin : il prendra part à l’expédition.
Je ne vous en dit pas plus long, les journaux devront vous renseigner.
Pour ma santé, je me porte absolument bien, je n’ai pas encore ressenti de fièvre depuis mon arrivéé à Pho-Lu, et je désire ne plus en avoir du tout.
Je suis content d’avoir pu vous envoyer ma photographie en bonne santé. Maintenant ma figure est complètement changée par la fatigue, et par les privations de toutes sortes, et avec cela toute ma barbe, ce qui me rend affreux, car pas de perruquiers, et l’on songe à d’autres choses plus sérieuses que de passer des revues. Couché sur une paillasse, sans draps et sans mousticaire, ce qui fait que, toute la nuit, vous êtes rongés par ces sales bêtes.
En marche, ce sont les sangsues : au moment où je vous écris, j’ai le pied gauche piqué par les sangsues et bandé dans 3 places, les mains en compotes, et la figure toute boursouflée. J’espère qu’au premier signal de départ, je pourrai partir et faire mon devoir comme par le passé.
Je vous dirais bien un mot de ce qui m’est arrivé en montant de Yen-Bay à Pho-Lu, mais qu’il vous suffise de savoir que je suis sain et sauf, sans blessure. Etc., etc.

A. Moraux caporal au 2e étranger, 4e Bat. 2e Cie
[ Mle 8460 ]

Further research let to following death ad that contained the full first names of A. MORAUX.

02-09-1894
Le Républicain des Vosges

This enabled to find the complete transcription of the death certificate sent bij the colonial administration.
His death certificat was completed in Hanoi on the 26th of June 1894 and was registered on the 7th of August 1894 in Neufchâteau.
Why the father was then not informed by the officials in Neufchateaux about the death of his son is not known.

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