1943 Tunisie, Joseph De MIRIBEL

Destini au Geneviève de Miribel
1ere de C officier Tue en Tunisie [ ~ ]

Tunisie 1943

Afin de remettre sur pied le 3ème Régiment Etranger, très éprouvé dans les journées des 18-19 et 22 Janvier, le Bataillon de Légion de GERYVILLE fut dirigé en renfort sur la TUNISIE au mois de MARS 1943.
Ce Bataillon avait connu en SYRIE des heures difficiles, mais honorables au cours de la veine campagne de JUIN 1941.
Ayant changé en ALGERIE les écussons du 6ème Etranger contre ceux du 1er, le ci-devant Bataillon BRISSET commandé depuis OCTOBRE 42 par le Chef de Bataillon GOMBEAUD rejoignit les débris du 3ème R.E.I. près de la frontière ALGERO-TUNISIENNE au Sud-Est de CONSTANTINE.
Il fut alors légèrement remenié par l’adjonction d’une compagnie, la 8ème composée de rescapés des premiers combats; il prit le numéro II/3.
Quand il était arrivé du Maroc fin DECEMBRE 42, le Régiment Etranger comptait trois Bataillons. Engagé avec un armement périmé contre les Panzer allemandes au Sud-Ouest de PONT du FAHS, il perdait dans la dernière quinzaine de JANVIER 43 les 2/3 de son effectif.
L’incorporation du Bataillon GOMBEAUD permettait de le reconstituer en partie. Il fut donc en mesure de participer au début d’AVRIL 4 la contre-offensive alliée de GAFSA et du DJEBEL ASKER. Sous les ordres du Colonel LAMBERT ses deux Bataillons eurent une têche facile, l’ennemi se dérobant pertout.
Le Sud Tunisien une fois nettoyé, il remontait vers le Nord pour rejoindre le 21 AVRIL la Division Marocaine dans la région montagneuse à l’Est de SILIANA. Il comptait bien venger sur ce même terrain les combats inégaux de la fin JANVIER.

[ Ref 3246 ]

Cele commença bien: le 25 AVRIL, jour de PAQUES, pour échapper à le pression de nos forces, l’ennemi décrochait sur une profondeur de 15 Km. Evacuant l’extrémité Nord-Est de la Dorsale Tunisienne entre les Djebels Mansour et FKIRINE, il reportait son front derrière la route Pont du Fahs – ENFIDAVILLE dans le but de s’accrocher aux contreforts du ZAGHOUAN. C’était contre cette position que devait se heurter les jours suivants la Division du Général MATHENET.

Pont El Fahs détruit en Tunisie en mai 1943

Le 4 MAI, le II/3 R.E.I. accompagné de chars légers partait à l’assaut, franchissent la grand route au carrefour de l’acqueduc de TUNIS, encadré à se gauche per le 29ème R.T.A. et à sa droite par le 7ème R.T.M., il enlevait rapidement son premier objectif. Les compagnies de tête, en particulier la 6ème (Capitaine SECRETAIN et Lieutenant DE MIRIBEL) détruisaient ou capturaient les garnisons ennemies des fermes du plateau de LOUKANDA.
La progression se poursuivait vers la: position princi pa le du RAGOUBET EL HANOUTE. Dès lors il fallut compter avec une forte résistance.
Le II/3 R.E. I. qui suivant les traditions de la Légion se trouvait en pointe fut arrêté sur les croupes dénudées par les tirs réglés des observatoires du ZACHOUAN. Nos batteries, en raison des possibilités de leur matériel ne pouvaient contrebattre efficacement l’artillerie Germano-Italienne.
Au feu de celle-ci s’ajoutaient les tirs des mortiers d’infanterie dissimulés dans les vallées. Sous ce barrege d’enfer, le bataillon subit de lourdes pertes et bientôt son chef, frappé de deux éclats d’obus, dut quitter son commandement. Sur le chemin du poste de secours, le Commandant COMBEAUD passa par l’observatoire du Colonel et rendit compte de la situation difficile du Bataillon. Surplombées par l’adversaire les unités engagées ne pouvaient plus avancer.

[ Ref 3247 ]

Il fut un moment question d’un repli sur la base de départ. On perla aussi d’engager le 1/3 R.E.I. jusque-là tenu en réserve. Sans doute les premiers succès du II/3 auraient-ils remis à des unites fraiches une percée plus profonde.
Le Général KOELTZ, Commandant le 19ème Corps d’Armée et le Général Commandant le Division estimèrent alors sur place, qu’un effort supplémentaire entraînerait des pertes hors de proportion avec le résultat recherché.
Dans le cadre de l’offensive générale de la 1ère Armée Britannique dont faisait partie le Corps Français, il était préférable d’attendre l’effet des actions engagées sur d’autres secteurs. La décision était done prise de marquer un temps d’arrêt quand le Colonel LAMBERT confia au Capitaine JAUBERT, Adjudant-Major du Bataillon réservé, le Commandement du II/3 R.E.I.

04-05-1943

La nuit du 4 su 5 Mai fut mise à profit pour réorganiser le dispositif et rétablir les liaisons. Il fallut replier de quelques centaines de mètres des unités enfoncées dans les lignes ennemies. L’action du Lieutenant de MIRIBEL fut particulièrement efficace pour permettre le regroupement de la 6ème Compagnie, dont le Capitaine et une fraction importante se trouvaient très aventurés.

05-05-1943

Le 5 au matin, l’artillerie allemande reprit son activité. Tirant parti des moindres accidents du terrain, nos compagnies s’enfoncèrent dans le sol sans négliger l’observation des lignes adverses. La nuit par contre fut tèrs calme.

06-05-1943

Et le 6 avant le lever du soleil, le Commandant du bataillon recevait quelques renseignements intéressants: à se gauche un bataillon du 29ème R.T.A avait réussi des infiltrations sans rencontrer d’opposition.

[ Ref 3248 ]

Ragoubet el Hanout

Simultanément, le colonel Commandant le Régiment prescrivait une vérification du contact en avant du front du bataillon.
Le Capitaine JAUBERT se rendit alors au P.C. de la 6ème Compagnie pour mettre en route une patrouille et préciser se missions. Il s’agissait d’eller reconnaitre avec quelques légionnaires une zone dont l’observation ne pouvait se faire de nos lignes. La reconnaissance devait être conduite par un sous-officier.
Le Lieutenant de MIRIBEL qui assistait à l’entretien de son Capitaine et du Commandant de Bataillon revendique alors le Commandement de la patrouille. Il estimait de voir conduire lui-même cette mission délicate car le cadre des sous-Officiers de la 6ème Cie avait été très éprouvé durant l’attaque du 4 Mai.
Il partit donc vers 7 heures avec six gradés et légionnaires en direction du RAGOUBET EL HANOUT.
Sans doute pour faire croire à un repli, l’ennemi ne manifestait plus aucune activité.
C’est ainsi qu’ayant mis cette première patrouille en route, le Capitaine JAUBERT put, sans déclencher la moindre réaction, se déplacer sur quelques crêtes. Il avait convoqué à ses côtés le Capitaine MATTEI, Commandant la 8ème Cie, afin de lui fixer le mission d’une deuxième patrouille; celle-ci à l’effectif d’une forte section, devait rechercher le contact.
Après le départ de ce détachement, l’ambiance resta calme; plus de coups de canon ni de mortier, au point que l’on envisageait la reprise de la progression pour l’ensemble du bataillon, sitôt que les patrouilles auraient confirmé cette impression de vide. Mais à la guerre, l’ambiance est versatile, et, vers 10 heures, les bombardements reprenaient. Au P.C. du Bataillon, le téléphone transmettait les renseignements suivants des observations la patrouille de MIRIBEL avait depuis longtemps atteint la première crête et n’était plus visible; la patrouille de la 8ème Cie avait été prise à parti par les postes ennemis à quelques 800 mètre de nos lignes.

[ Ref 3249 ]

Ayent ainsi rempli se mission, cette dernière patrouille ne tardait pas à rentrer, sans avoir subi d’autres pertes qu’un blessé léger.
A partir de ce moment, le sort de MIRIBEL et de ses légionnaires devint fort inquiétant. La présence de l’ennemi se trouvant vérifiée, on en était réduit à faire des hypothèses: la patrouille était-elle tombés dans une embuscade ? prise sous le tir de l’infanterie ? attendait-elle la nuit pour rejoindre ?
De toute façon, une action de jour en sa faveur était impossible, car tout déplacement etait aussitôt sanctionné par des tirs meurtriers.
Il fallait attendre la nuit. Peu après le coucher du soleil, le Capitaine SEGRETAIN allait mettre en route un détachement de recherche, quand une forte contre-attaque ennemie se déclenche sur nos points d’appui.
Contenus devant le II/3 R.E.I., les Grenadiers allemands obtinrent quelques succès au détriment des tirailleurs marocains du secteur de droite. L’alerte avait été rude, néanmoins, dès le lever du jour la situation était entièrement rétablie. L’Artillerie ennemie continuait son vacarme.

Djebel Zaghouan


Cette contre-attaque repoussée sans grand mal nous avait fait perdre l’espoir de retrouver la patrouille disparue.

08-05-1943

Cependant, le 8 Mai, plusieurs heures avant le jour, le bataillon, sentant l’ennemi se dérober, entema la poursuite en direction de ZAGHOUAN. Quelques sections italiennes attardées furent recueillies. Interrogés, leurs Officiers nous apprirent ce qui suit: ils avaient entendu parler dans le secteur d’une patrouille capturée l’avant veille. Encerclée par les allemands du bataillon chargé de la contre attaque elle avait eu plusieurs de ses membres mis hors de combat; l’Officier qui la commandait, grièvement blessé, avait été évacué sur l’arrière.

Au cours des journées suivantes, les évènements se bousculèrent. Toute voie de retraite leur étant coupée, les Troupes Germano-Italiennes de le région de ZAGHOUAN capitulèrent dans la nuit du 11 au 12 Mai.

[ Ref 3250 ]

Troupes Germano-Italiennes de le région de ZAGHOUAN capitulèrent
dans la nuit du 11 au 12 Mai 1943

Nous comptions bien alors que les Allemands n’auraient pas eu le temps d’évacuer leurs derniers prisonniers hors de la Tunisie. Dans l’afflux de plus de vingt mille hommes capitulant en rase campagne, nos Etats-a jors recueillirent des renseignements qui confimèrent notre espérance.
MIRIBEL qui se trouvait la veille encore à l’Hôpital de ZAGHOUAN avait été dirigé dans la journée du 12 sur une formation sanitaire alliée. Il s’en était fallu de peu qu’il ne soit délivré par son Bataillon même. Celui-ci avait traversé la ville au début de la nuit du 11, mais il devait poursuivre rapidement en direction de ZHIBA. Cette circonstance nous empêche de revoir notre camarade. Pendent les jours qui suivirent des nouvelles rassurantes sur son état nous parvinrent plusieurs fois. Sur la route du retour vers le Maroc, nous sûmes qu’il était passé par CONSTANTINE où un officier du Bataillon, blessé du 4 Mai, le Lieutenant BICHOT-DUCLOS, avait pu causer avec lui. Se blessure semblait en bonne voie, il n’était même pas question d’amputation.

L’annonce de sa mort à l’Hopital de BLIDA nous parvenant peu après cause une douloureuse stupéfaction. En effet, pendant les dernières journées de la campagne se pensée ne nous avait pas quittés, nous évoquions son entrein lors de l’attaque du 4 Mai.
Il était parvenu des premiers sur l’objectif, au cours de l’assaut qui avait affirmé l’ascendent de nos armes et amené l’effrondement moral d’une division allemande réputée.
Nous savions que MIRIBEL avait tenu à conduire sa patrouille pour éviter que par surprise l’ennemi ne se dérobât à notre pression. Son absence le jour de la victoire nous avait affectés, et cependant nous ne doutions pas que malgré ses souffrances il n’ait ressenti à l’hôpital de ZAGHOUAN la joie de la délivrance, fruit du succès dont il avait été l’artisan.

[ Ref 3251 ]

ALGERIE – BLIDA — Intérieur de l’Hôpital Militaire

Certes, les dessins de la providense nous sursient paru plus impénéz trebles encore si notre camarde avait été privé de cette satisfaction.
Il l’attendait depuis les épreuves de 1940 ou il avait payé un tribut exceptionnel. Et puisque l’Ama d’un brave survit dans le coeur de ses compagnons d’ames, la mémoire du Lieutenant de MIRIBEL suivre le Régiment de Marche dans les pages à venir du livre d’or de la Légion

—oOo—

Meknés fin 1944.

[ Ref 3252 ]

Joseph MIRIBEL (DE)

Mort pour la France le 07-06-1943 (Blida (ex département d’Alger), Algérie)
Port à l’hôpital militaire de Blida des suites de ses blessures reçues en Tunisie en juin 1943

Né(e) le/en 02-05-1914 à Paris (75 – Paris (ex Seine), France)

3e régiment étranger d’infanterie (3e REI)Mention

Mort pour la France

Cause du décès tué par balle

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